L’apparence délicate de Lady Ginger Hayes démentait à perfection sa forte personnalité. Malgré son éducation aristocratique en tant que fille de Jonathan Hayes, Duc de Coldfield, elle ne s’intéressait aucunement aux réunions mondaines, aux commérages des dames de la cour, ni même aux regards charmeurs des éventuels prétendants.

La science était la véritable passion de Lady Hayes. Enfant, elle était silencieuse et recluse, capable de passer des mois sans quitter son atelier. Pendant ce temps, les domestiques devaient courir sans cesse en ville pour rapporter le matériel nécessaire aux expériences du petit génie. Des pièces entières de la maison étaient remplies des inventions de Ginger, mais ce n’est qu’à l’âge de quatorze ans qu’elle eut enfin l’occasion de les mettre en pratique.

Cette année-là, Strongford semblait être frappée d’une malédiction : une peste ravageait la population et, de plus, la ville était envahie de morts-vivants et d’autres créatures qui vivaient dans les ruines près de Gravehall. Sans attendre, Ginger se mit à fabriquer ses propres armes et fit appel à la garde de la ville. Ainsi, l’ingéniosité et le courage de la jolie jeune fille rousse permirent de sauver Strongford et de chasser les monstres.

Depuis, Lady Hayes est devenue la fierté de son pays et le symbole de son ingéniosité. Mais ce n’était pas la soif de gloire ou de reconnaissance qui la motivait, c’était la passion d’une véritable inventrice qui l’animait. C’est ainsi que, s’enfermant à nouveau dans son atelier, Ginger commença à mettre au point de nouveaux moyens pour protéger sa ville natale.